Référence : BRUNSWIC, Étienne – Hier, l’audiovisuel ; demain, la technologie de l’éducation. Media, n° 18, décembre 1970
Déjà en 1970, certains avaient prévu le poids de l’informatique dans l’éducation, à l’image d’Etienne Brunswik.
Dans son article, il évoque les difficultés de l’intégration en France des technologies d’éducation. Il présente certains effets que l’on peut attendre du développement des nouvelles techniques éducatives et avance que pour obtenir une « pleine efficacité » ce ces techniques, ils faut une « mutation générale et radicale de l’institution enseignante ».
Déjà à l’époque il présentait les difficultés de l’école actuelle : 6 milliards d’humains en 2000 qu’il faudra bien instruire et éduquer. Le dilemme entre efficacité et rendement de l’école se trouve posé.
Il parle d’effet « pratiquement nul » des technologies dans l’enseignement. Il précise qu’ « il ne faut pas améliorer la prestation de l’enseignement, il faut surtout améliorer l’apprentissage ».
Agir sur l’enseigné est « l’objectif principal ».
L’audiovisuel est dépassé selon Brunswic et les spécialistes parlent aujourd’hui de « Technologie de l’éducation ».
Il existe deux sens au terme “Technologie de l’éducation”.
Sens 1 : « l’ensemble des moyens nouveaux issus de la révolution des moyens de communication et qui peuvent être utilisés à des fins pédagogiques »
Sens 2 : une façon systématique de concevoir, de réaliser t d’évaluer la totalité d’un processus d’apprentissage.
Technologie de l’éducation : Son objectif propre reste toujours de mettre en œuvre une combinatoire, combinatoire de moyens, de sciences, de techniques, mais surtout combinatoire de ressources humaines ci de ressources techniques, pour réaliser des objectifs d’apprentissage.
Néanmoins, il reconnait que l’enseignement totalement informatisé est une illusion. Il y a nécessité d’avoir des « agents pédagogiques ». Et les plus grandes résistances se situent au niveau des agents.
Il n’y a pas de ” formation systématique des enseignants à ces techniques éducatives nouvelles”. L’introduction des technologies éducatives amène à une remise en question du « statut pédagogique et social des enseignants ». Ce qui semble déranger.
Il parlait déjà d’aire industrielle de l’éducation : “L’institution scolaire ne peut demeurer une sorte de réduit artisanal dans un monde industriel” avant de poser une question toujours d’actualité : « Est-il concevable qu’une institution scolaire, ou que ce soit, puisse progresser avec des techniques et des méthodes d’il y a cent, deux cents, voire trois cents ans ? »
Etienne Brunswic, un précurseur….